Avec la fin de l’année, arrive le temps des Conseils École Collèges (CEC). Traditionnellement, ils permettent un partage d’informations pour aider à la constitution des classes de sixième. Cette année, ils sont présentés comme une étape de constitution des groupes de niveaux au collège.
Le travail éditorial de l’équipe départementale est rendu possible par les voix obtenues aux élections pro et par les cotisations des adhérent·es.
Un nombre important de syndiqué·es fait un syndicat fort : il est toujours possible d’adhérer pour 2023/2024 !
La FSU-SNUipp appelle les collègues à ne pas s’engager dans la mise en place des groupes de niveaux. Vous trouverez dans cet article une motion de conseil des maitre·sses et une déclaration pour les conseils écoles-collèges à venir.
La recherche et les évaluations internationales condamnent les dispositifs de groupes (de niveau ou de besoins) car ils ont un effet négatif sur les résultats scolaires des élèves, en particuliers les élèves les plus en difficulté.
Les conséquences désastreuses des groupes de niveau au collège sont légion : stigmatisation d’élèves par l’institution elle-même, naufrage des pédagogies coopératives, progressions uniformisées, suppression d’options ou de dispositifs pour récupérer des moyens, renoncement au rôle si essentiel de professeur principal, fin des dynamiques de projets, cloisonnements disciplinaires, conditions de travail dégradées, évaluation problématique, perte de sens du métier…
Vous trouverez dans cet article deux textes, permettant de résister collectivement aux mesures gouvernementales :
● une motion pour les Conseils des Maître·sse·s se prononçant contre le choc des savoirs. Les évaluations y sont mentionnées parce qu’elles sont emblématiques de l’école plus normative, plus sélective et par là plus inhospitalière pour les élèves des classes populaires. Elle répond également à la question des demandes de documents par certains IEN en amont des CEC.
● une déclaration au CEC sur le positionnement des collègues du 1er degré
Déclaration conseil école-collège
Si nous sommes présent·es dans ce conseil école-collège , c’est que nous sommes attaché·es à la liaison entre les personnels du premier et du second degré afin de permettre la meilleure entrée possible en sixième pour les élèves. En cela, l’expertise des professeur·es des écoles est fondamentale. Les échanges d’informations y ont toujours eu lieu dans l’intérêt des élèves, afin de permettre le meilleur accompagnement possible, la prise en charge rapide des situations préoccupantes et la constitution de classes hétérogènes.
La réforme dite du « Choc des savoirs » risque de dévoyer ce conseil s’il venait à répartir les futur·es collégien·nes dans des regroupements de niveau en français et mathématiques. Ces regroupements auront, comme le démontrent la grande majorité des études, des effets délétères sur la progression des élèves quel que soit leur niveau. L’incidence sur l’estime de soi des élèves nous préoccupe également.
Nous refusons de trier nos élèves et, à l’appel de la FSU-SNUipp et du SNES-FSU, nous nous opposons à ce que nos travaux puissent conduire à l’élaboration de cette aberration pédagogique, sociale et professionnelle. Ainsi, par exemple, nous ne réduirons pas les capacités des élèves en mathématiques et français à trois niveaux (A, B ou C).
Le premier article du Code de l’éducation indique que « Le service public de l’éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l’égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative. Il reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. Il veille à la scolarisation inclusive de tous les enfants, sans aucune distinction. »
C’est bien dans ce sens que nous travaillons. La mise en place de la réforme du « Choc des savoirs » va à l’encontre de ce principe, de nos principes et de notre professionnalité. Nous ne participerons donc pas à sa mise en œuvre et demandons son abandon.